Veille scientifique et technologique au Japon
Produits par l’ambassade de France au Japon, les rapports thématiques et les bulletins de la veille scientifique et technologique permettent d’observer et d’analyser les environnements scientifiques, technologiques et politiques du Japon.
Rapports thématiques
État des lieux de la recherche sur l’hydrogène au Japon
Janvier 2024
L’ambassade de France au Japon publie un rapport qui présente un état des lieux des orientations stratégiques, des programmes et structures de financement, des acteurs majeurs et des coopérations internationales du Japon dans le domaine de l’hydrogène.
L’hydrogène est considéré comme une alternative crédible aux combustibles fossiles malgré le faible niveau de maturité des technologies reliées et les interrogations sur son empreinte carbone dépendante de sa production. Les gouvernements japonais successifs ont activement soutenu les recherches publiques et privées avec l’objectif d’inclure une part de 10% d’hydrogène et d’ammoniac dans le mix énergétique du pays d’ici 2050 et de positionner les entreprises japonaises en tant que pionniers du futur marché mondial. L’hydrogène fait également partie intégrante de la stratégie japonaise de décarbonation de la société dite de « croissance verte ».
Le Japon cherche à multiplier tant les investissements dans la R&D de technologies pionnières que dans les démonstrateurs industriels et les chaînes d’approvisionnement internationales. Ces technologies doivent contribuer à décarboner le mix énergétique, la mobilité, l’industrie ou encore le chauffage résidentiel, ainsi qu’à disposer d’un vecteur énergétique décentralisé dans un pays régulièrement victime de catastrophes naturelles.
En parallèle, le Japon monte de multiples projets d’approvisionnement en hydrogène à l’étranger en exportant son savoir-faire industriel, notamment en Australie. Pour autant, ces projets ne peuvent aujourd’hui être considérés comme faisant partie d’un processus global de décarbonation, les capacités mondiales de production d’hydrogène renouvelable n’étant pas assez développées pour tester des chaînes d’approvisionnement de grande ampleur. Néanmoins, l’objectif affiché reste d’utiliser ces partenariats pour importer de l’hydrogène renouvelable une fois les technologies matures. Si la France, par son action nationale et européenne, privilégie uniquement la production d’hydrogène renouvelable, elle a tout intérêt à développer sa visibilité sur ces projets-pionniers afin de pouvoir exporter son savoir-faire technologique en matière par exemple de transport/stockage d’hydrogène.
Les montants investis, ainsi que les cibles de subventions, font pourtant débat au sein de la société japonaise. La révision de la stratégie nationale hydrogène en 2023 a remis en lumière la nécessité de produire localement de l’hydrogène renouvelable. Certaines ont voulu y voir une tentative de réponse à un rapport de 2022 du think tank japonais Renewable Energy Institute, qui accusait le gouvernement d’investir massivement dans des technologies n’ayant pas prouvé leur intérêt (notamment les véhicules individuels à piles à combustible comparés aux véhicules électriques), ainsi que de favoriser une délocalisation de ses émissions carbone en construisant des chaînes d’approvisionnement internationales basées sur de l’hydrogène issu d’énergies fossiles.
Ce rapport sur l’état des lieux de la recherche sur l’hydrogène au Japon est disponible en envoyant une demande au service pour la science et la technologie de l’ambassade de France au Japon comprenant nom, prénom, titre, structure et motif d’intérêt.